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Muserolles et autres artifices 2

je voulais, dans la continuité de l’article sur les muserolles, essayé de vous éclairer sur l’action des nosebands et autres « ferme-bouche ».

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Il est bien entendu qu’avant de reprocher au cheval d’avoir une « sale gueule », il faut qu’il ait vu un dentiste qui soigne la totalité des dents (y compris les fonds de bouche), et qu’il ait un mors à sa taille et adapté à son dressage.

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La plupart des réponses à la question « pourquoi fermez-vous la bouche de votre cheval ? » sont :

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             · Parce qu’il ouvre la bouche !

             · Parce qu’il mâchouille son mors en permanence, c’est agaçant !

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Quelques explications s’imposes : quand un cheval ouvre la bouche, c’est pour fuir ou se libérer d’une tension ! Entendons-nous bien, le cheval qui ouvre la bouche « contre » le mors est une défense souvent due à un problème de dressage et/ou de main du cavalier. Tandis qu’un cheval qui, lors d’un exercice précis, ouvre systématiquement la bouche sans aller « contre » son mors démontre une volonté de se libérer d’une tension provoquée par cet exercice précisement.

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Mais dans tous les cas, c’est une tension ou une pression que le cheval cherche à fuir et en résolvant le problème par la fermeture de la bouche, c’est comme si on fermait la porte d’une pièce où il y a le feu ! on ne résout pas le problème, on l’ignore et on laisse les tensions s’installées et devenir de véritables lésions.

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Dans le cas du cheval qui mâchouille nerveusement son mors ou claque des dents, il faut aborder le principe de cession de mâchoire : la cession de mâchoire, c’est un cheval qui « dégluti son mors » en mobilisant sa mandibule et sa langue. Sans déglutition, il n’y a pas décontraction ! un cheval qui mors son embouchure frénétiquement ne déglutit pas, son mâchonnement est le résultat de tensions, physiques et/ou psychiques, qui l’empêchent de se relâcher.

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Vous allez me dire, justement, si on l’empêche de claquer des dents en lui fermant la bouche, il finira par se relâcher et déglutir ! Peut-être, mais ce n’est pas si simple, les structures nécessaires à la déglutition et à la cession de mâchoires (système hyoïdien et ATM, articulation temporo-mandibulaire pour les principales) sont intimement liées entre elles mais également lié à la nuque et à tout le système locomoteur tant sollicité. Fermer la bouche limitera son mâchonnement certes, mais ne mobilisera pas ses structures, bien au contraire et tout le système locomoteur en sera affecté !

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Pour mobiliser ses structures, en tant que cavalier, il faut apprendre au cheval la cession de mâchoire et de nuque tel que l’enseignait Baucher (lien de Philippe KARL expliquant la cession de mâchoire et bien d’autres choses ! http://www.philippe-karl.com/philippe-karl/articles-correspondence/371-la-cession-de-machoire)

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Extrait de cet article : « Le cavalier qui force la flexion de la nuque par des enrênements et verrouille la bouche avec des muserolles spéciales n’agit guère mieux qu’un éducateur qui bâillonne un enfant et le ligote sur sa chaise pour le réduire au silence et lui imposer le calme. »

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Fermer la bouche, quand c’est dans le but d’obtenir plus de précision, avec un cheval dressé et mobilisé, et avec un ajustement correct fait partie des « détails sportifs » propre à chaque cavalier ; Mais on ne règle aucun problème avec cet artifice, on ne fait que le déplacer et souvent l’amplifier par des restrictions de mobilités beaucoup plus pénalisante à long terme. La connaissance de l’importance de la cession de nuque et de mâchoire chez le cavalier est trop peu rependue et souvent banalisé à un cheval « placé », mais elle est la base de la locomotion et du système cranio-sacré en ostéopathie souvent siège des lésions primaires.

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Alors avant de fermé la bouche de votre cheval, essayé de chercher pourquoi et/ou quand il ouvre la bouche ou mâchouille son mors nerveusement, cette réflexion représente déjà pour lui comme pour vous une volonté d’éviter les tensions physiques et/ou psychologiques qui empêche bien souvent la progression constante et durable du couple cavalier/cheval.

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