EQUINERGIE
Estelle ROBLIN
BIEN ETRE ANIMALIER
ÉQUILIBRATION STRUCTUREL, ÉNERGÉTIQUE ET VISCÉRALE.
RÉEDUCATION PHYSIQUE ET ÉMOTIONNELLE.
ENGAGEMENT ET POUSSÉE
J’entends souvent les phrases telles que : « il ne s’engage pas, il ne pousse pas sur son postérieur ».Je voulais donc aborder avec vous de ce grand sujet qu’est l’engagement .
Ce qu’il est important de savoir pour comprendre certains problèmes dans le travail d’un cheval, c’est que l’engagement et la poussée sont biomécaniquement opposées.
L’engagement correspond à la venue des postérieurs sous la masse, pour ce faire, le bassin bascule vers le bas et l’avant, l’articulation coxo-fémorale se fléchit et les autres articulations (grasset, jarret, boulets) sont en extensions.
Dans ce mouvement, ce sont les puissants muscles psoas et iliaques qui sont sollicités, ils permettent la flexion de la hanche et de l’articulation lombo-sacré : le cheval baisse les hanches.
A l’inverse, la poussée des membres postérieurs est provoquée par une bascule du bassin vers le haut et l’arrière et une extension de la zone thoraco-lombaire (partie du dos en arrière de la selle) entraînant une flexion des articulations sous-jacentes (grasset, jarret, boulet).
Dans ce mouvement les principaux muscles sollicités sont les fessiers (moyen) et les muscles de l’arrière de la cuisse. Deux points importants sont à noter dans ce mouvement :
· L’extension de la zone thoraco-lombaire entraîne un rapprochement des processus épineux.
· Pour avoir une poussée optimale, l’encolure s’abaisse légèrement : une flexion des cervicales basses tend le ligament qui court le long du rachis (ligament supra-épineux) et permet, ainsi, la transmission de la propulsion générée par les postérieurs.
Il est important de connaitre ses détails pour comprendre les problèmes que l’on peut rencontrer dans le travail d’un cheval et surtout, la distinction biomécanique de ces 2 mouvements : plus on va demander à un cheval de s’engager, plus les contraintes articulaires et musculaires seront importante pour réorienter le bassin et les postérieurs en propulsion, mais la poussée n’en sera pas d’autant plus importante !
Ce n’est pas l’engagement qui fait la poussée mais l’aptitude du cheval de passer d’un mouvement à l’autre.
L’autre point que je voulais aborder avec vous, est l’importance des muscles psoas : petit et grand psoas sont fortement sollicités, entre autre lors de l’engagement, de toutes les différentes phases du saut, des déplacements latéraux et du reculer.
Ces 2 muscles s’insèrent sur les dernières vertèbres thoraciques et les vertèbres lombaires (à l’exception de la dernière), or cette région vertébrale est aussi le siège d’attaches de nombreux viscères : les reins, le colon, les intestins par son mésentère, le caecum, les ovaires et également le diaphragme, puissant muscle moteur de la respiration. Si nous nous plaçons cette fois d’un point ostéopathique et non biomécanique, il est facile de comprendre qu’un problème affectant un de ces viscères peut également affecter le bon fonctionnement des muscles psoas.
Il en découle souvent cette sensation, pour le cavalier, d’un cheval « qui ne met pas son dos » dans le travail, qui n’engage pas le postérieur gauche parce que son rein gauche le gène ou le postérieur droit parce que son caecum ne fonctionne pas correctement.
Mais en plus de ses restriction viscérales, il y a un contexte dont on parle chez l’humain mais peu chez les animaux : l’émotion !
les psoas sont le miroir de l’émotion, les muscles de l’âme !
C’est surtout les muscles de la peur et du stress : Chez l’humain, il a été prouvé que des profonds conflits affectent le psoas et engendre des problèmes de posture, de marche, des douleurs dorsales et des dérèglements digestifs et respiratoires.
Chez le cheval, le problème n’est que très rarement abordé de cette manière par ignorance certainement, mais aussi par manque de temps, de patiente et de remise en question.
Évitez le stress pour un cheval de sport est, certes difficile, mais, rien que la prise de conscience par son entourage, cavalier, groom, coach de cet aspect influencera bénéfiquement leur relation. L’approche du travail d’un jeune cheval avec la notion que le stress de son apprentissage peut perturber sa locomotion change déjà l’état d’esprit du cavalier dans ses demandes, ses exigences et ses attentes et peut permettre une progression plus bénéfique tant physiquement que psychologiquement.